Peut-on vraiment dé-finir l’Infini, si définir signifie lui mettre une limite ?

Ce lexique est vivant, en perpétuelle évolution. Il se transforme au fil de vos questions et de la recherche commune à la Maison bleu ciel.
Les définitions proposées ici ne sont pas des vérités figées, mais des pistes, des invitations à explorer, à questionner, à reformuler. Provisoires, elles ouvrent un chemin, offrent des repères sans enfermer, éclairent sans figer le mystère. Si elles ne résonnent pas en vous, laissez-les de côté. Et si elles vous inspirent d’autres mots, d’autres formulations, suivez cet élan : c’est dans cette dynamique que ce lexique prend tout son sens.
Dans le domaine spirituel, les mots balbutient souvent. Ils ne sont que des éclats, des tentatives imparfaites pour pointer vers l’Indicible. Et au fil du temps, ils ont accumulé des couches, des interprétations, des rigidités qui les éloignent de leur source vive.
Les mots doivent être lavés pour retrouver leur limpidité. Ils ne prennent leur véritable sens que lorsqu’ils sont réaccordés à l’expérience, à la présence, à la résonance intime avec l’Essentiel. Ici, nous ne cherchons pas tant à les définir qu’à les laisser respirer à nouveau, à les délester de ce qui les alourdit pour qu’ils puissent redevenir ce qu’ils sont : des portes ouvertes vers l’Infini.

v
- veilleVeiller, ce n’est pas simplement rester éveillé, c’est être présent, attentif, disponible. Jésus disait : "Veillez et priez" (Matthieu 26,41). Ce n’est pas une injonction morale, mais une invitation à ne pas s’endormir dans l’habitude, à garder vivant en nous l’espace de l’Ouvert.Celui ou celle qui veille ne cherche pas à contrôler l’avenir, mais à être là, pleinement, dans l’instant où tout peut surgir.
- Vendredi saintLe Vendredi saint n’est pas d’abord un jour de souffrance et de mort. Il est un jour de dépouillement, où tout ce à quoi nous nous accrochions disparaît.Sur la croix, Jésus lâche tout. Il ne cherche plus à convaincre, il ne se défend pas, il n’a plus rien à prouver. Il entre dans un abandon total : "Entre tes mains, je remets mon souffle." Ce n’est pas un sacrifice exigé, c’est un passage, une traversée.Mais il y a aussi ce cri : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" (Matthieu 27,46). Ce n’est pas seulement un cri de douleur, c’est l’Infini lui-même qui rejoint tous ceux et celles qui se sentent abandonné-e-s, perdu-e-s, même de Lui. C’est l’expérience de la nuit, où toute présence semble s’effacer, où l’absence devient abyssale.Désormais, il n’y a plus de lieu où l’Infini ne soit pas. Il est allé jusqu’au plus bas, jusqu’au plus déserté. Le Vendredi saint nous dit que même dans l’ombre la plus profonde, même dans le silence le plus écrasant, la Présence est encore là, cachée, mais vivante.
- véritéLa vérité n’est pas un savoir que l’on possède, une doctrine à défendre ou une certitude figée. Ce que l’on "a" comme vérité reste toujours partiel, relatif à notre compréhension du moment.Mais la vérité que l’on "est" dépasse tout concept. Elle est un souffle qui libère, une lumière qui éclaire sans enfermer. Être dans la vérité, ce n’est pas accumuler des réponses définitives, mais se laisser traverser par ce qui est vivant et juste, sans masque ni illusion. C’est un état d’ouverture où l’on devient transparent à l’Essentiel.Quand Jésus dit "Je suis la Vérité", il ne parle pas d’une vérité extérieure à croire ou à défendre, ni d’un système de pensée à adopter. Il ne dit pas "J’ai la vérité", mais "Je suis la Vérité".
- vêtementLe vêtement protège, habille, mais il peut aussi masquer. Il est ce que l’on porte, ce que l’on montre, ce qui nous enveloppe entre notre intériorité et le monde.Dans la Bible, après avoir mangé du fruit, Adam et Ève se couvrent de feuilles de figuier, révélant ainsi leur peur d’être vus tels qu’ils sont (Genèse 3,7). Plus tard, Dieu leur donne des tuniques de peau (Genèse 3,21) : non pour cacher, mais pour accompagner leur traversée.Jésus, sur la montagne de la transfiguration, voit ses vêtements devenir "éblouissants comme la lumière" (Matthieu 17,2). Ici, le vêtement n’est plus un masque, mais une transparence, un signe de l’Unité retrouvée.Nous portons tous des vêtements intérieurs : des rôles, des identités, des protections. Mais sommes-nous habillé-e-s légèrement, ou enfermé-e-s dans des apparences figées ? Le vrai vêtement ne cache pas, il révèle. Il est souplesse et non rigidité, passage et non barrière.Un jour, tout vêtement tombe. Paul parle de "revêtir l’homme nouveau" (Éphésiens 4,24) : non pas ajouter un habit de plus, mais laisser tomber ce qui enferme, pour que l’Être puisse apparaître sans pli, dans sa simplicité nue.
- VieLa Vie n’est pas seulement ce qui naît, grandit et se développe. Elle est ce qui circule en tout être, ce qui ne se laisse pas enfermer dans une définition ou une durée.Dans la Bible, Jésus dit : "Je-suis [est] le chemin, la vérité et la Vie." (Jean 14,6). La Vie n’est pas un simple état biologique, elle est un souffle, une présence, une force qui traverse. Elle ne se réduit pas à ce qui bouge et respire : elle est la dimension la plus profonde de l’Être, ce qui demeure au-delà des apparences et même de la mort.Mais tout ce qui est vivant ne vit pas vraiment. Jésus parle de ceux qui sont morts tout en étant en vie : "Laisse les morts enterrer leurs morts." (Luc 9,60). Celui ou celle qui vit enfermé-e dans l’illusion de l’égo, coupé-e de l’Unité, est comme mort-e. Vivre, ce n’est pas seulement exister, c’est être relié-e, être en mouvement avec le Vivant.La Vie n’est pas une possession, elle ne nous appartient pas. Elle nous traverse, elle se donne, elle s’offre et se reçoit. C’est pourquoi elle ne peut être gardée pour soi : "Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perd à cause de moi [Je-suis] la trouvera." (Matthieu 16,25).La Vie est plus vaste que la naissance et la mort, plus vaste que toute forme particulière. Elle est ce qui est, ce qui circule, ce qui ne s’arrête pas, ce qui ne se limite pas. Là où nous cessons de nous accrocher à l’éphémère, nous découvrons que la Vie était là, toujours, inaltérable, libre, infinie.
- vie éternelleLa vie éternelle n’est pas une existence infinie dans le temps, ni une récompense après la mort pour quelques élu-e-s. Elle est une qualité d’être, une manière d’habiter le présent en étant relié-e à l’Infini. Ce n’est pas une prolongation sans fin de notre identité, mais l’expérience d’un espace où le temps ne limite plus, où l’instant s’ouvre sur l’éternel.Jésus disait : "La vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent, Toi, le seul vrai…" (Jean 17,3). Il ne parlait pas d’une connaissance intellectuelle, mais d’une union intime, d’une perception directe de ce qui Est. La vie éternelle commence ici et maintenant, chaque fois que nous sortons de l’illusion de la séparation et que nous nous laissons toucher par la Présence.
- visitationLa visitation ne se limite pas à la rencontre entre Marie et Élisabeth. Elle est chaque moment où quelque chose en nous reconnaît une Présence vivante, où un être en chemin croise un autre et que la lumière s’en trouve ravivée.Il y a des visitations silencieuses : un arbre qui nous parle, une brise qui nous effleure au bon moment, une parole qui nous atteint au cœur. Tout est porteur d’un possible éveil.
- voirVoir ne se limite pas à percevoir avec les yeux. Dans la Bible, voir, c’est reconnaître, entrer dans une compréhension plus profonde, un regard qui traverse les formes pour toucher l’Essentiel.Lorsque Moïse s’arrête devant le buisson ardent, il ne fait pas que l’observer : "Je vais faire un détour pour voir..." (Exode 3,3). Ce détour est intérieur, il marque un changement de regard, une disponibilité à l’invisible dans l’ordinaire.Jésus guérit de nombreux aveugles, mais l’enjeu est toujours plus qu’une guérison physique : il s’agit d’un éveil à une autre vision, un passage du regard extérieur au regard intérieur. "Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ?" (Marc 8,18).Nous voyons ce que nous sommes prêts à voir. Tant que le regard est pris dans les jugements, les peurs, les conditionnements, il reste limité aux apparences. Mais lorsque nous lâchons nos filtres, une autre lumière surgit.Voir véritablement, c’est se laisser toucher, c’est reconnaître la Présence partout, même là où nous ne l’attendions pas. Là où nous cessons d’imposer une vision au monde et où nous nous laissons traverser par ce qui est, le regard s’ouvre, et l’Essentiel apparaît.
- volontéLa volonté naît d’abord comme un vouloir, un désir de l’égo, une tension vers ce que nous croyons nécessaire. Mais ce vouloir, lorsqu’il est crispé, enfermé dans l’attente d’un résultat, peut devenir un obstacle plutôt qu’un passage.Dans la Bible, la "volonté de Dieu" ne désigne pas un plan imposé de l’extérieur, mais un alignement avec l’Essentiel, un accord avec la Vie qui se donne. Jésus dit : "Que ta volonté soit faite et non la mienne." (Luc 22,42). Ce n’est pas une soumission, mais une transfiguration du vouloir personnel en un accueil plus vaste.Notre volonté propre est précieuse, mais elle doit être traversée, affinée, pour devenir un élan porté par plus grand que soi. Vouloir avec l’égo, c’est s’accrocher ; vouloir avec la Vie, c’est se laisser orienter sans s’enfermer.En nous, la volonté est ce chemin entre désir et lâcher-prise, entre affirmation et écoute. Lorsqu’elle cesse d’être tension pour devenir confiance, elle devient le mouvement même du Vivant en nous.
- volonté de DieuLa volonté de l’Essentiel n’est pas une force extérieure qui impose ses décisions, ni un plan rigide auquel nous devrions nous soumettre. Elle n’est pas une contrainte, mais un appel intérieur, une invitation à entrer dans le mouvement de la Vie.Faire la volonté de l’Infini, ce n’est pas obéir à des ordres, mais s’accorder à ce qui est juste et vivant. Ce n’est pas renoncer à soi, mais reconnaître que notre être profond est déjà en harmonie avec cette volonté plus vaste.
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pinterest
- Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pocket
- Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Telegram
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tumblr
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) E-mail
- Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Imprimer