Espace de spiritualité chrétienne non-duelle ouvert à toute personne en recherche d'intériorité
Lexique non-duel de mots bibliques et spirituels
Peut-on vraiment dé-finir l’Infini, si définir signifie lui mettre une limite ?
Ce lexique est vivant, en perpétuelle évolution. Il se transforme au fil de vos questions et de la recherche commune à la Maison bleu ciel.
Les définitions proposées ici ne sont pas des vérités figées, mais des pistes, des invitations à explorer, à questionner, à reformuler. Provisoires, elles ouvrent un chemin, offrent des repères sans enfermer, éclairent sans figer le mystère. Si elles ne résonnent pas en vous, laissez-les de côté. Et si elles vous inspirent d’autres mots, d’autres formulations, suivez cet élan : c’est dans cette dynamique que ce lexique prend tout son sens.
Dans le domaine spirituel, les mots balbutient souvent. Ils ne sont que des éclats, des tentatives imparfaites pour pointer vers l’Indicible. Et au fil du temps, ils ont accumulé des couches, des interprétations, des rigidités qui les éloignent de leur source vive.
Les mots doivent être lavés pour retrouver leur limpidité. Ils ne prennent leur véritable sens que lorsqu’ils sont réaccordés à l’expérience, à la présence, à la résonance intime avec l’Essentiel. Ici, nous ne cherchons pas tant à les définir qu’à les laisser respirer à nouveau, à les délester de ce qui les alourdit pour qu’ils puissent redevenir ce qu’ils sont : des portes ouvertes vers l’Infini.
LazareLazare est l’ami de Jésus, celui qu’il aime et qui pourtant tombe malade et meurt (Jean 11). Il est celui qui repose dans la tombe depuis quatre jours lorsque Jésus arrive et l’appelle : "Lazare, sors !"Lazare représente cette part en nous qui, à certains moments, semble morte, figée, enfermée dans ses tombeaux intérieurs : fatigue de vivre, enfermement dans la peur, perte de sens. Il est ce qui en nous attend d’être réveillé.Mais son histoire ne s’arrête pas à la mort. Il est appelé à sortir, à délier les bandelettes qui l’entravent, à revenir à la lumière.Lazare nous rappelle que rien n’est jamais définitif, que ce qui semble perdu peut renaître, que même lorsque tout semble clos, une voix peut encore nous appeler à la Vie. Il est l’invitation à se laisser réveiller, à se relever, à marcher à nouveau dans la clarté de l’Être.
lectio divinaLa lectio divina n’est pas une simple lecture des Écritures, ni une étude intellectuelle des textes sacrés. C’est une écoute vivante et priée, une plongée dans la Parole qui cherche moins à comprendre qu’à laisser résonner.Elle est un chemin de prière en quatre étapes :Lectio – Lire avec attention, sans chercher à analyser, mais en laissant les mots s’imprégner.
Meditatio – Goûter le texte, l’accueillir, voir ce qu’il éveille en nous.
Oratio – Laisser naître une réponse intérieure, une prière qui n’est pas forcément des mots, mais un élan du cœur.
Contemplatio – Se taire, simplement être là, dans la Présence, au-delà des mots.La lectio divina est une manière d’entrer dans la Parole comme on entre en soi-même : non pour saisir, mais pour être saisi-e. Ce n’est pas nous qui lisons le texte, c’est lui qui nous lit, qui nous révèle à nous-mêmes, qui nous ouvre un passage vers l’Essentiel.
LéviteLe Lévite est, dans la tradition biblique, un serviteur du culte, un médiateur entre le peuple et le sacré. Issu de la tribu de Lévi, il est consacré au service du Temple, veillant sur les rites et la loi.Dans la parabole du Bon Samaritain (Luc 10,25-37), le Lévite, comme le prêtre, voit l’homme blessé au bord du chemin… et passe à distance. Non par cruauté, mais peut-être par fidélité à des règles de pureté qui l’empêchent de toucher un mourant. Il est pris entre le respect du sacré et l’appel du vivant.En nous, le Lévite représente cette part qui sert le spirituel, qui veut bien faire, mais qui parfois reste enfermée dans des cadres rigides. Il incarne la peur de transgresser, l’attachement aux formes qui nous empêche d’accueillir ce qui est vivant ici et maintenant.Lorsque nous restons figé-e-s dans nos certitudes, nos dogmes, nos habitudes bien ordonnées, nous devenons Lévite : passant à côté du réel, du blessé en nous et en l’autre.Mais le Lévite en nous peut aussi évoluer. Il peut apprendre à ne plus séparer le sacré et la vie, à reconnaître que le véritable service ne se trouve pas dans les formes, mais dans la Présence offerte, là où l’Essentiel appelle.
libertéLa liberté n’est pas simplement pouvoir faire ce que l’on veut, ni l’absence de contraintes extérieures. Elle ne consiste pas à s’affranchir de tout lien, mais à habiter pleinement l’instant sans être prisonnier-ère de ses attachements et de ses peurs.Être libre, ce n’est pas fuir le monde, mais y être pleinement, sans s’y laisser enfermer. C’est être libre de soi-même, ne plus être soumis-e aux automatismes de l’égo, aux réactions conditionnées, aux attentes extérieures. C’est marcher avec légèreté, porté-e par l’Essentiel, en accord avec ce qui est vivant et vrai.
loiLa loi n’est pas une contrainte extérieure imposée de force, ni un ensemble de règles figées qui enferment. Elle est un cadre, un repère, une structure qui peut soit orienter vers plus de vie, soit devenir un poids qui écrase.Dans la Bible, la Loi (Torah) est donnée non pour asservir, mais pour guider : "Je mets devant toi la vie et la mort… choisis la vie." (Deutéronome 30,19). Elle n’est pas un absolu en soi, mais un chemin de sagesse, une direction qui invite à l’harmonie plutôt qu’à la dispersion.Mais la loi peut aussi devenir un piège si elle est prise à la lettre sans en saisir l’esprit. Lorsque la règle devient plus importante que la vie, elle cesse d’être un passage et devient un enfermement. Jésus le rappelle en disant : "Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat." (Marc 2,27).La loi peut être une boussole ou une prison, selon la manière dont elle est vécue. Elle est juste lorsqu’elle sert la vie, lorsqu’elle oriente sans enfermer, lorsqu’elle reste un moyen et non une fin. Là où la loi devient rigide, elle perd sa raison d’être. Mais là où elle est habitée par l’Esprit, elle devient un souffle qui structure sans étouffer.
louangeLa louange n’est pas un hommage rendu à un Dieu extérieur, ni une flatterie adressée à une puissance lointaine. Elle n’est pas une obligation, mais un élan, un débordement spontané de la Vie qui se reconnaît reliée à plus vaste qu’elle.Louer, ce n’est pas ajouter quelque chose à l’Infini, c’est laisser l’Infini résonner en nous. C’est un mouvement d’ouverture, où l’égo s’efface pour laisser place à la gratitude pure, à l’émerveillement sans objet.La louange ne dépend pas des circonstances : elle peut surgir dans la joie comme au creux de l’épreuve, non comme une naïveté, mais comme un oui profond à ce qui est. Elle est la parole du cœur qui, face au mystère, ne cherche plus à comprendre mais à s’abandonner à la Présence.
lumièreLa lumière dont parlent les Écritures n’est pas une clarté physique, ni une illumination réservée à quelques élus. Et les ténèbres ne sont pas seulement l’absence de lumière. Ce sont deux états intérieurs.La lumière, c’est la clarté de l’Être, la Présence qui se révèle à qui s’ouvre. Les ténèbres ne sont pas le mal, mais l’oubli, la confusion, le voile qui nous empêche de voir ce qui est déjà là.La lumière est ce regard qui voit au-delà des apparences, qui éclaire le réel de l’intérieur. Ce n’est pas un phénomène extérieur, mais une présence qui transforme notre manière d’habiter le monde.La lumière ne combat pas les ténèbres, elle les dissipe. Il suffit d’une seule étincelle pour que l’obscurité s’efface.