Peut-on vraiment dé-finir l’Infini, si définir signifie lui mettre une limite ?

Ce lexique est vivant, en perpétuelle évolution. Il se transforme au fil de vos questions et de la recherche commune à la Maison bleu ciel.
Les définitions proposées ici ne sont pas des vérités figées, mais des pistes, des invitations à explorer, à questionner, à reformuler. Provisoires, elles ouvrent un chemin, offrent des repères sans enfermer, éclairent sans figer le mystère. Si elles ne résonnent pas en vous, laissez-les de côté. Et si elles vous inspirent d’autres mots, d’autres formulations, suivez cet élan : c’est dans cette dynamique que ce lexique prend tout son sens.
Dans le domaine spirituel, les mots balbutient souvent. Ils ne sont que des éclats, des tentatives imparfaites pour pointer vers l’Indicible. Et au fil du temps, ils ont accumulé des couches, des interprétations, des rigidités qui les éloignent de leur source vive.
Les mots doivent être lavés pour retrouver leur limpidité. Ils ne prennent leur véritable sens que lorsqu’ils sont réaccordés à l’expérience, à la présence, à la résonance intime avec l’Essentiel. Ici, nous ne cherchons pas tant à les définir qu’à les laisser respirer à nouveau, à les délester de ce qui les alourdit pour qu’ils puissent redevenir ce qu’ils sont : des portes ouvertes vers l’Infini.
- baptêmeLe baptême n’est pas un simple rite d’adhésion religieuse. Il symbolise une plongée, un passage d’un état de conscience à un autre. Être baptisé, c’est être lavé de ses conditionnements, des vieux repères de l’égo pour renaître dans une perception plus vaste de la Vie. Ce n’est pas une marque extérieure, mais un chemin intérieur d’ouverture.
- BarthiméeBarthimée est l’aveugle assis au bord du chemin qui crie vers Jésus : "Fils de David, aie pitié de moi !" (Marc 10,46-52). Malgré la foule qui tente de le faire taire, il insiste, il appelle, il ne se résigne pas à l’obscurité.Il incarne cette part en nous qui, dans nos zones d’aveuglement, sent qu’une lumière est possible. Ce qui en nous refuse de s’endormir dans l’habitude, qui sait que la vision peut renaître, même si tout semble fermé.Jésus ne le guérit pas d’office. Il lui pose une question : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" Comme un appel à clarifier son désir, à ne pas attendre passivement, mais à s’engager dans sa propre transformation."Va, ta foi t’a sauvé." La guérison n’est pas un don tombé du ciel, elle naît de l’élan intérieur, de cette confiance qui ose appeler, même au cœur de la nuit. Barthimée est l’image de la vision retrouvée, du regard qui s’ouvre à plus vaste dès lors qu’il accepte de se laisser toucher.
- béatitudesLes Béatitudes ne sont pas des commandements ou des conditions à remplir pour être heureux, mais des révélations de ce qui est déjà là, dès lors que nous lâchons nos résistances. Elles parlent d’un état de disponibilité où l’Ouvert se manifeste à travers nous. Elles ne sont pas des promesses, mais une invitation à reconnaître ce qui est.
- bénédictionBénir ne signifie pas accorder une faveur divine à certains et pas à d’autres. C’est reconnaître la lumière présente en toute chose, ouvrir un espace où la Vie circule librement. Être béni, c’est être vu dans sa plénitude, reconnu dans ce que l’on est profondément.
- BibleLa Bible n’est pas un livre figé, un ensemble de textes sacrés à prendre au pied de la lettre. Elle est un chemin vivant, un miroir qui nous révèle à nous-mêmes, un texte qui nous parle si nous savons l’écouter de l’intérieur. Un texte qui nous lit autant que nous le lisonsElle ne donne pas des réponses toutes faites, elle ouvre des questions. Elle n’impose pas une vérité extérieure, elle invite à une transformation intérieure. Elle est une écriture qui ne s’enferme pas dans le passé, mais qui se déploie au fil de notre regard.Dans la lecture non-duelle et intériorisée, la Bible n’est pas seulement un récit historique ou une parole venant d’ailleurs. Elle est un dévoilement : chaque personnage, chaque lieu, chaque récit parle de ce qui se joue en nous. Moïse, le désert, l’Exode, la traversée de la mer Rouge, tout cela n’est pas seulement "du passé", mais un processus intérieur qui nous concerne aujourd’hui."Les Écritures s’accomplissent lorsque nous les vivons." Elles ne sont pas un savoir à posséder, mais un espace à habiter, un appel à se laisser traverser. Là où nous cessons de les lire comme un texte extérieur et que nous les recevons comme une parole intérieure, la Bible cesse d’être un livre et devient une expérience.Voir aussi Ecritures.
- bienLe bien n’est pas une simple règle morale, une liste d’actions correctes à opposer au mal. Dans la tradition biblique, il ne s’agit pas d’un code figé, mais d’un mouvement, d’une orientation intérieure.Le bien, c’est ce qui relie plutôt que ce qui divise, ce qui ouvre plutôt que ce qui enferme. Ce n’est pas une norme imposée de l’extérieur, mais une résonance intérieure avec l’Essentiel, un alignement avec ce qui est vivant et vrai.Lorsqu’on parle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le risque est de faire du bien une idée arrêtée, de le figer en système, alors qu’il est un chemin, une manière d’habiter le monde.Le bien ne peut être saisi par le mental, il se reconnaît dans l’expérience : là où l’amour circule librement, là où l’être s’unifie, là où la peur laisse place à la confiance, le bien est déjà là.
- bonheurLe bonheur biblique n’est pas un état passager dépendant des circonstances. Il ne repose pas sur l’accumulation de plaisirs ou la satisfaction des désirs.Le vrai bonheur est un état d’être, une paix profonde qui existe même au cœur des tempêtes. Il n’est pas quelque chose que l’on possède, mais un espace que l’on devient, une manière d’être accordé à la Vie.
- boucLe bouc, dans la tradition biblique, n’est pas seulement un animal : il devient symbole du transfert, du rejet, de ce que la communauté ne veut plus porter. Dans le rituel du bouc émissaire (Lévitique 16), il est chargé des fautes du peuple et envoyé au désert, loin de tous.Le bouc représente ainsi la part de nous que nous préférons exiler, celle que nous désignons comme coupable, que nous sacrifions pour préserver une image de nous-mêmes. Il est le reflet de nos projections, de nos ombres rejetées.Mais ce rejet n’est pas une guérison. Tant que le bouc est dehors, l’unité intérieure n’est pas encore accomplie. En nous, le bouc est cette figure des parts blessées, indésirables ou incomprises, qui attendent d’être reconnues, intégrées, transfigurées.Loin d’être ennemi, le bouc devient messager : il montre ce que nous avons à accueillir pour devenir vraiment un. Il nous invite à cesser de chercher un coupable et à laisser la lumière descendre jusque dans nos zones d’exil.
- buissonLe buisson est d’abord un élément ordinaire, un arbuste sans éclat particulier, enraciné dans le désert. Pourtant, dans la Bible, il devient le lieu d’une révélation : "Moïse vit que le buisson était en feu et qu’il ne se consumait pas." (Exode 3,2).Ce feu qui brûle sans détruire est le signe d’une Présence : l’Infini qui se manifeste dans l’ordinaire, dans ce qui semble insignifiant. Le buisson nous rappelle que l’Essentiel ne se dit pas dans l’extraordinaire, mais qu’il est déjà là, dans le cœur du quotidien, à condition de savoir regarder.Moïse doit d’abord s’arrêter, se détourner de son chemin habituel : "Il dit : je vais faire un détour pour voir cette grande vision." (Exode 3,3). C’est une invitation à quitter l’automatisme, à s’ouvrir à une perception nouvelle.Le buisson est aussi une image de l’être humain traversé par la Présence. Un être fragile, mais qui peut devenir feu, lumière, sans être consumé. Il nous enseigne que l’Infini ne nous écrase pas, mais nous révèle à nous-mêmes, si nous acceptons de nous tenir dans ce feu qui éclaire sans détruire.Là où nous cessons de fuir, où nous acceptons d’être pleinement là, le buisson ardent peut surgir en nous. Non comme un spectacle extérieur, mais comme une conscience nouvelle : nous sommes déjà embrasé-e-s par l’Essentiel, il suffit de s’arrêter pour le voir.