Espace de spiritualité chrétienne non-duelle ouvert à toute personne en recherche d'intériorité
Lexique non-duel de mots bibliques et spirituels
Peut-on vraiment dé-finir l’Infini, si définir signifie lui mettre une limite ?
Ce lexique est vivant, en perpétuelle évolution. Il se transforme au fil de vos questions et de la recherche commune à la Maison bleu ciel.
Les définitions proposées ici ne sont pas des vérités figées, mais des pistes, des invitations à explorer, à questionner, à reformuler. Provisoires, elles ouvrent un chemin, offrent des repères sans enfermer, éclairent sans figer le mystère. Si elles ne résonnent pas en vous, laissez-les de côté. Et si elles vous inspirent d’autres mots, d’autres formulations, suivez cet élan : c’est dans cette dynamique que ce lexique prend tout son sens.
Dans le domaine spirituel, les mots balbutient souvent. Ils ne sont que des éclats, des tentatives imparfaites pour pointer vers l’Indicible. Et au fil du temps, ils ont accumulé des couches, des interprétations, des rigidités qui les éloignent de leur source vive.
Les mots doivent être lavés pour retrouver leur limpidité. Ils ne prennent leur véritable sens que lorsqu’ils sont réaccordés à l’expérience, à la présence, à la résonance intime avec l’Essentiel. Ici, nous ne cherchons pas tant à les définir qu’à les laisser respirer à nouveau, à les délester de ce qui les alourdit pour qu’ils puissent redevenir ce qu’ils sont : des portes ouvertes vers l’Infini.
icôneL’icône n’est pas une image à adorer, ni une simple représentation religieuse. Elle est un passage, une fenêtre qui ouvre sur une réalité plus vaste, un signe qui invite à voir au-delà de la forme.Dans la tradition chrétienne orientale, l’icône n’est pas une idole : elle ne remplace pas l’Invisible, elle le suggère. Elle est un lieu de rencontre, un espace où le regard ne s’arrête pas, mais se laisse traverser.Là où l’idolâtrie fige l’Infini dans le visible, l’icône le laisse transparaître. Elle n’impose pas, elle invite : à entrer dans un autre regard, à contempler non pas une image, mais une présence qui se dit à travers elle.Toute réalité peut devenir icône si elle est vue comme un seuil et non comme un mur. Une parole, un visage, un paysage, un geste : tout peut révéler l’Essentiel, si nous regardons sans vouloir saisir. L’icône n’est pas un objet, elle est un appel à voir autrement.-> voir aussi idole
idolâtrieL’idolâtrie n’est pas seulement le culte des statues ou des images extérieures. Elle est tout attachement à une forme qui nous empêche d’aller plus loin, tout ce qui fige l’Infini dans le limité.Nous faisons de l’idolâtrie chaque fois que nous prenons le sensible pour la réalité ultime, le limité pour l’absolu, chaque fois que nous confondons le signe avec ce qu’il désigne. Un mot, une tradition, une croyance, une émotion peuvent devenir des idoles si nous les absolutisons, si nous les prenons pour le but plutôt que pour un passage.Dans la Bible, les idoles sont dénoncées parce qu’elles enferment : « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas. » (Psaume 115,5-6). Ce n’est pas seulement un culte extérieur, c’est une fermeture intérieure, un regard qui s’arrête avant d’aller à la source.L’idolâtrie est une confusion : elle fige le mouvement, réduit l’Ouvert à une image rassurante. Mais elle peut être dépassée si nous acceptons de traverser le sensible sans nous y arrêter, d’aimer les formes sans les absolutiser, de laisser toute chose être un chemin vers plus vaste. Lire plus...
idoleL’idole est ce qui arrête le regard, qui retient au lieu d'ouvrir, qui prend la place de l’Essentiel au lieu d’y conduire. Elle capte l’attention, fige l’élan, enferme l’Infini dans une forme limitée.Dans la Bible, les idoles ne sont pas seulement des statues de bois ou de pierre. Elles sont tout ce qui devient un absolu à nos yeux, tout ce que nous plaçons au centre en oubliant que ce n’est qu’un reflet, un passage. Un objet, une idée, un rôle, une réussite peuvent devenir des idoles si nous nous y accrochons comme à une vérité ultime.Là où l’icône ouvre un espace, l’idole le referme. Elle détourne au lieu de révéler. Elle enferme l’être dans l’avoir, le flux vivant dans une image figée.L’idole est un piège non parce qu’elle existe, mais parce qu’on l’absolutise. Ce n’est pas la forme qui est un problème, mais notre attachement à elle. Voir une idole comme une idole, c’est déjà s’en libérer. Là où nous cessons de prendre le limité pour l’Absolu, l’Infini peut à nouveau circuler.
intercessionDans une approche non-duelle, l’intercession n’est plus une demande faite pour autrui à une instance supérieure, mais un geste intérieur de reliance, une présence aimante offerte à l’autre dans l’espace du cœur.Intercéder, c’est porter quelqu’un dans la lumière de la Présence, sans chercher à résoudre, ni à influencer, ni à imposer. C’est être là, profondément, en lien avec l’autre et avec l’Essentiel, dans un amour sans attente.On pourrait dire, qu'intercéder, c’est se faire présence, sans vouloir. C’est aimer l’autre dans sa totalité, sans projet pour lui.L’intercession devient ainsi :Un acte d’amour silencieux, libre de toute volonté.
Un accueil de l’autre en soi, dans l’unité du Je-suis.
Une forme de prière du cœur, qui ne sépare plus le priant du prié.Elle rejoint l’attitude de Jésus à Gethsémani :« Non pas ma volonté, mais la tienne. »Dans cet abandon, ce n’est plus moi qui prie pour toi, mais la Vie qui se reconnaît en nous.
IsaacIsaac (Yitshaq en hébreu) signifie "il rira". Il est l’enfant de la promesse, né contre toute attente d’un couple âgé, Sarah et Abraham. Son nom porte en lui l’étonnement, l’inattendu, la joie qui surgit là où tout semblait impossible.Mais Isaac est aussi celui qui traverse l’épreuve. Il est lié sur l’autel par son père dans l’épisode du sacrifice avorté (Genèse 22), un récit qui interroge sur la confiance, l’abandon et la reconnaissance d’un Dieu qui ne veut pas la mort mais la vie.En nous, Isaac est cette part vulnérable qui apprend à faire confiance. Il est l’innocence qui risque d’être blessée, mais qui est sauvée au dernier instant. Il est aussi la joie profonde qui naît après la traversée du doute, lorsque l’on découvre que l’Essentiel est déjà là.Isaac est le rire qui s’éveille après la peur, l’enfant intérieur qui, au-delà des épreuves, apprend que la vie est toujours plus vaste que ce que l’on imagine.