Article publié dans le MOOC sur la transition intérieure organisé par l’Université des Colibris de janvier à avril 2021
L’écologie dite « intérieure » recouvre différents éléments – collectifs et individuels – qui relèvent de la culture, de la psychologie et de la spiritualité : les représentations de la nature et de l’être humain, les modes de connaissance, les systèmes de valeurs et de sens, l’évolution de la conscience, la vie de l’âme et du corps avec leurs besoins, désirs, émotions et ressorts imaginaires. L’écopsychologie et l’écospiritualité en sont deux déclinaisons possibles.
A l’instar de l’écopsychologie, qui explore les interrelations entre la psyché humaine et la Terre – avec tous les êtres qui l’habitent –, l’écospiritualité intègre tous ces aspects mais en ouvrant explicitement sur la spiritualité. On peut comprendre cette dernière, mot-valise qui fait l’objet de nombreux débats et définitions, comme la reliance au « plus grand que soi » – immanent et/ou transcendant – qui participe d’un autre plan de réalité et de conscience, de l’ordre de l’invisible et du sacré. Une dimension de profondeur et de mystère qui échappe à notre compréhension et est toujours au-delà des noms dont on l’affuble : le divin, l’Être, la Source, l’Esprit, la Présence…
L’écospiritualité ne se réduit pas aux formes multiples – doctrinales, symboliques, rituelles et pratiques – que lui donnent les traditions religieuses. Elle peut s’y enraciner, mais en même temps elle les transcende. Elle se nourrit de leurs richesses, mais sans les absolutiser. Elle est donc résolument laïque, inter- et transtraditions.
En fusionnant les termes écologie et spiritualité dans un néologisme, l’écospiritualité permet d’éviter le dualisme propre au paradigme de la modernité à l’origine de la crise écologique. Dans la perspective de la plupart de ses auteur.e.s, il ne s’agit pas simplement d’ajouter une couche spirituelle à l’engagement écologique ou de verdir un cheminement spirituel, mais de comprendre qu’écologie et spiritualité forment un tout. Elles sont indissociables, parce que nous sommes avec la Terre dans une communauté d’être, de vie et de destin. Parce que le Vivant – au-delà de ses apparences matérielles – est habitée par une Vie et une Conscience qui est la source de toute vie et de toute conscience. Parce que sans une nouvelle conscience et un sens du sacré, nous n’arriverons pas à rétablir l’équilibre de la planète, construire le monde véritablement durable et équitable auquel nous aspirons.
Pour aller plus loin:
- podcast « comment comprendre l’écospiritualité ? » avec les réponses de Michel-Maxime Egger (août 2021)