acédie

Voix intérieure qui murmure que rien ne vaut plus la peine, que le goût de vivre s’est éteint. Elle naît souvent dans l’ordinaire des jours, dans l’usure d’un chemin où l’élan s’est perdu, où le sens s’est effacé.

L’acédie, c’est la fatigue de l’âme, le désenchantement profond qui touche à la racine du désir.
Elle se manifeste comme une lassitude de tout : de soi, des autres, du monde, de la prière, même de Dieu.
Rien ne parle plus. Rien ne répond plus. Tout semble vain, inaccessible, sans goût.
Elle peut se loger dans la gorge, dans le souffle, dans le ventre… comme un effondrement intérieur.

Elle prend souvent la forme d’un repli désabusé, d’une certitude que rien ne changera. Elle se nourrit du désespoir et de la rancune, et pousse parfois à s’isoler, à se taire, à ne plus croire.

Mais à son cœur, l’acédie n’est pas seulement une fermeture : elle est un appel silencieux, une demande muette de réveil, une crise spirituelle qui demande à être entendue comme telle.

Elle appelle la persévérance, la respiration consciente, la prière ténue, la relation vraie, le retour à l’essentiel.
Elle se transforme lorsqu’elle est reconnue, accueillie sans complaisance, traversée avec tendresse et volonté.
Alors, elle devient passage vers une espérance plus nue, plus libre, plus ancrée dans l’être que dans les attentes.

–> voir aussi tristesse

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