puits

Ce n’est pas la source. Ce n’est pas l’eau. Et pourtant, sans lui, pas d’accès à la profondeur. Le puits est passage. Lieu de reliance entre le visible et l’invisible, entre la surface agitée du quotidien et la Source silencieuse qui coule en secret.

En nous, il peut être enfoui, oublié, bouché par les gravats de la peur, de l’oubli ou des blessures anciennes. Creuser un puits, c’est dégager ce qui entrave l’élan du Vivant. C’est descendre au-delà du bruit et des distractions, pour rejoindre l’eau vive qui a toujours été là, disponible, patiente.

Dans la Bible, le puits est souvent un lieu de rencontre : avec l’autre, avec soi-même, avec l’Essentiel. Jacob y rencontre Rachel, Moïse y trouve refuge, Jésus y parle à la Samaritaine. Mais plus profondément, il est ce lieu intérieur où la soif s’avoue, où l’attente devient écoute, où le manque ouvre un chemin vers la Plénitude.

Le puits en nous n’a pas besoin d’être inventé : il est là, creusé depuis toujours. Il suffit parfois d’oser s’arrêter, de retirer une pierre, de descendre doucement. Comme l’écrit Etty Hillesum : « Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. » Le puits n’est pas un lieu à conquérir, mais un espace à retrouver.

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