Le prophète n’est pas un devin qui prédit l’avenir, ni un maître qui impose une vérité. Il est un écoutant, un veilleur, un témoin de l’Essentiel. Il ne parle pas de lui-même, mais laisse une parole plus vaste le traverser.
Dans la Bible, les prophètes sont souvent des figures dérangeantes. Ils ne confirment pas les certitudes, ils les bousculent. Ils rappellent ce qui compte, là où tout s’égare. « Un feu brûle en moi, je ne peux pas le contenir. » (Jérémie 20,9) – Être prophète, c’est être habité par une parole qui dépasse celui ou celle qui la porte.
Mais le prophète n’est pas un surhumain. Il doute, il résiste, il fuit parfois, comme Jonas qui refuse l’appel. Pourtant, il ne peut pas ne pas répondre, car sa parole n’est pas de lui. Il ne parle pas pour plaire, mais pour éveiller.
En nous, le prophète est cette part qui sent quand quelque chose sonne faux, qui ne peut se taire face à l’injustice, qui appelle à revenir à l’Essentiel. Il n’est pas toujours entendu, mais il est celui ou celle qui veille, qui rappelle que l’Infini parle, encore et toujours, à qui sait écouter.
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