Père

Peut-être un des mots les plus difficiles à nettoyer… car le père est une figure souvent chargée de projections : autorité, jugement, absence, domination… Mais dans la tradition biblique, il ne désigne pas un maître extérieur, mais une Source vivante, une Présence intime qui engendre sans posséder.

Lorsque les images humaines du père sont blessées ou absentes, ce mot peut être difficile à entendre. Mais il ne s’agit pas d’un modèle terrestre projeté vers le ciel, mais d’un principe vivant, d’un Souffle qui précède et soutient tout.

Jésus ne parle pas du Père (avec P majuscule) comme d’un pouvoir au-dessus, mais comme d’un Souffle intérieur, un espace d’origine et de reliance. « Moi et le Père, nous sommes Un. » (Jean 10,30). Dire Père, c’est reconnaître en soi cette Source, se savoir porté-e et traversé-e par l’Infini.

L’état de conscience du Père est celui où l’amour ne dépend plus d’un besoin, où l’on donne sans attendre en retour, où l’on accompagne sans retenir. Il est la maturité de l’être, qui après avoir reçu, devient à son tour un espace de transmission, de fécondité et de don libre.

Être Père, c’est laisser la Vie jaillir à travers soi sans la retenir, être enraciné-e dans l’Origine tout en étant offert-e au monde. C’est l’Unité qui précède et traverse tout, le Royaume déjà là, à accueillir et à manifester.

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