« Me voici » (Hineni en hébreu) n’est pas une simple présence physique, ni une formule anodine. C’est un engagement, une disponibilité totale, une ouverture à l’instant où tout peut basculer.
Dans la Bible, cette parole marque les grandes traversées. Abraham répond « Me voici » lorsqu’il est appelé (Genèse 22,1). Moïse dit « Me voici » devant le buisson ardent (Exode 3,4). Marie, à l’annonce de l’ange, s’offre dans un « Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Luc 1,38).
« Me voici » est un seuil : il ne s’agit pas seulement d’être là, mais d’être prêt-e à se laisser traverser, à accueillir ce qui vient sans savoir où cela mène. C’est un oui qui ne maîtrise pas, une présence qui s’offre sans conditions.
Nous sommes souvent dispersé-e-s, hésitant-e-s, partiellement là. Dire « Me voici », c’est réunifier notre être, cesser de fuir, nous tenir debout devant ce qui nous appelle, sans masque et sans peur.
Ce n’est pas un mot magique, mais une attitude intérieure. Là où nous osons être pleinement là, disponibles à l’instant, quelque chose de plus grand peut advenir.
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