arbre de la connaissance du bien et du mal

L’arbre de la connaissance du bien et du mal n’est pas simplement un symbole d’interdit, ni une punition divine. Il représente un basculement de conscience : le passage d’une perception unifiée de la réalité à un regard qui divise, juge et oppose.

Avant de manger de son fruit, Adam et Ève vivent dans l’innocence de l’Unité, où tout est perçu sans dualité. En goûtant à cet arbre, ils entrent dans la logique du mental qui compare, qui catégorise, qui sépare ce qui, en vérité, est inséparable. Le monde n’est plus un flux vivant, mais une somme de jugements : bien/mal, permis/interdit, moi/l’autre.

Ce n’est pas la connaissance en soi qui est en jeu, mais la manière dont elle est saisie. L’arbre de la connaissance devient un piège lorsqu’il est utilisé pour se croire maître du réel, pour enfermer la Vie dans des concepts fixes, au lieu de l’accueillir dans sa mouvance et son mystère.

Mais la séparation n’est pas une fin en soi. L’arbre de la connaissance n’est pas l’arbre de la mort, mais un passage : celui de l’expérience de la dualité, qui peut mener, un jour, à un regard réconcilié. Derrière l’expulsion du jardin se cache une invitation à retrouver l’Unité, non plus comme une innocence inconsciente, mais comme une conscience éveillée à ce qui est au-delà des oppositions.

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