La terre est ce qui nous porte, ce qui nous ancre dans l’expérience du vivant. Elle est matière et mystère, à la fois humble poussière et matrice fertile d’où tout germe et renaît.
Dans la Bible, l’humain est façonné à partir de la terre : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière du sol. » (Genèse 2,7). Notre corps est fait de cette matière, mais il est traversé par un souffle. Nous sommes terre animée, poussière habitée par l’Infini.
La terre est aussi celle que nous cultivons, qui donne son fruit lorsqu’elle est respectée, mais qui se ferme et devient stérile lorsqu’elle est épuisée. De même, notre être intérieur est un sol : il peut être durci par la peur, encombré par les ronces du mental, ou devenir une terre bonne où la Vie peut germer.
« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3,19) – non comme une fatalité, mais comme un rappel d’humilité. Nous venons de la terre et nous y retournerons, mais entre ces deux poussières se joue une traversée : celle d’un enracinement profond, d’une fécondité qui ne vient pas de nous mais qui passe par nous.
La terre n’est pas seulement un sol sous nos pieds, elle est une présence vivante, un lieu d’alliance entre l’éphémère et l’éternel. Là où nous nous tenons avec respect, là où nous nous enracinons sans nous attacher, elle devient une terre sainte, un espace habitable pour l’Essentiel.
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