passions

Le mot passion vient du latin passio, lui-même dérivé du verbe pati, qui signifie « subir, souffrir, endurer ». À l’origine, la passion désigne ce qui nous affecte, ce que nous subissons, plutôt qu’un élan actif.

Dans la tradition chrétienne, la Passion du Christ illustre ce sens : ce n’est pas une exaltation émotionnelle, mais une traversée de la souffrance, un passage qui mène à une transformation profonde.

Mais avec le temps, le mot a pris un autre sens : celui d’un élan puissant, d’un désir qui nous anime, qui peut nous emporter ou nous orienter. Dans la philosophie antique, notamment chez les Stoïciens, les passions sont perçues comme des forces qui troublent l’âme, l’éloignant de la paix intérieure.

Dans la tradition biblique et spirituelle, les passions ne sont ni bonnes ni mauvaises en elles-mêmes. Elles sont des forces puissantes, des élans de vie qui nous traversent, nous poussent à désirer, à créer, à nous engager. Mais elles peuvent aussi nous enfermer, nous attacher, nous dominer. Elles sont donc vues comme des énergies à purifier.

Lorsqu’elles nous possèdent, les passions nous écartent de nous-mêmes. Elles deviennent avidité, colère, jalousie, attachement excessif. Elles nous dispersent, nous enferment dans la réaction et l’illusion d’un manque à combler.

Mais lorsque nous les reconnaissons sans nous y identifier, elles deviennent un chemin d’unification. Elles ne sont plus des forces chaotiques, mais des énergies orientées, offertes à plus grand que nous.

Les passions ne sont donc pas à combattre, mais à traverser avec conscience. Ce qui nous emprisonne peut devenir ce qui nous libère, si nous apprenons à les vivre sans nous y perdre.

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