Kyrie eleison (Seigneur, prends pitié) n’est pas une supplication adressée à un juge sévère, ni une demande de clémence à une puissance extérieure.
Ce cri, présent dans les liturgies anciennes, est moins une parole de culpabilité qu’un appel à l’Ouvert : une reconnaissance de notre vulnérabilité, de notre besoin d’être relevé-e, porté-e par plus grand que nous.
Le mot pitié peut être trompeur. En hébreu, la miséricorde se dit rahamim, un mot issu de rehem, qui signifie matrice, entrailles. Demander la pitié divine, ce n’est pas implorer une indulgence distante, c’est s’ouvrir à cette tendresse « matricielle », cet amour inconditionnel qui nous enveloppe comme un sein maternel.
Dire Kyrie eleison, ce n’est pas quémander une faveur, mais s’abandonner à la tendresse de l’Infini, laisser l’amour guérir, purifier, restaurer. Ce n’est pas un repli sur la faute, mais un souffle qui nous remet dans la Vie, une plongée dans la Source qui nous recrée, un abandon à l’Infini qui aime depuis les entrailles de la Vie elle-même.
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