Judas

Judas n’est pas seulement le traître de l’histoire, il est une part de nous. Il incarne ce qui en nous doute que l’amour soit suffisant, ce qui cherche à contrôler, à forcer le cours des choses.

Il trahit peut-être moins par haine que par désillusion : il attendait un Messie fort et découvre un maître qui se laisse prendre. En lui, il y a la peur d’avoir suivi une voie sans issue, l’angoisse de s’être trompé.

Il est cette part en nous qui veut forcer le cours des choses, qui ne comprend pas un amour qui ne s’impose pas. Mais son véritable drame n’est pas sa trahison, c’est de penser qu’il ne peut plus revenir. Il est ce moment où l’on croit que tout est perdu, où l’on oublie que l’Ouvert est toujours là, même dans la nuit la plus profonde.

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