Jacob

Jacob est celui qui chemine, celui qui ne reste pas figé dans une identité mais qui, à travers l’épreuve, découvre une autre dimension de lui-même.

Son nom signifie « celui qui talonne », car dès le ventre maternel, il agrippe le pied de son frère Ésaü (Genèse 25,26). Il est d’abord le rusé, celui qui prend, qui saisit, qui cherche à obtenir par la ruse ce qu’il pense ne pas avoir.

Mais Jacob n’en reste pas là. Une nuit, au bord du gué du Yabboq, il lutte avec un être mystérieux jusqu’à l’aube (Genèse 32,25-31). Il ne cherche plus à fuir ni à tromper, mais il affronte, il tient bon, il ose le face-à-face. Blessé, transformé, il reçoit alors un nouveau nom : Israël, « celui qui a lutté avec l’Infini et avec les humains, et qui a tenu ».

En nous, Jacob est cette part qui résiste, qui cherche, qui lutte avec la vie, avec soi-même, avec l’Invisible. Il est le passage du calcul à l’abandon, du contrôle à la confiance, du Jacob qui veut saisir au Jacob qui accepte d’être saisi.

Sa lutte ne le détruit pas, elle le révèle. Blessé, il marche désormais en boitant, mais il a vu l’Essentiel, il a traversé la nuit et porte en lui une lumière nouvelle.

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