Les cinq filles de Tselophehad – Mahlah, Noa, Hoglah, Milcah et Tirtsa – apparaissent dans le livre des Nombres (Nombres 27,1-11). Elles sont des pionnières, des femmes qui osent questionner l’ordre établi pour que la justice advienne.
Dans une société où l’héritage passe uniquement par les fils, elles se retrouvent sans droit sur la terre de leur père, décédé sans fils. Mais au lieu d’accepter cette exclusion comme une fatalité, unies comme les cinq doigts de la main, elles osent se tenir devant Moïse et toute l’assemblée pour demander une place légitime.
Leur requête n’est pas un caprice, elle est une parole de justice, un appel à une évolution. Moïse consulte l’Infini, et la réponse vient briser une tradition rigide : « Les filles de Tselophehad ont raison. » (Nombres 27,7). Leur courage provoque un changement dans la loi, ouvrant un passage pour d’autres après elles.
Elles sont les femmes qui n’acceptent pas le silence imposé, qui osent poser leur parole sans violence, avec justesse et audace. Elles ne prennent pas la place d’un autre, elles réclament la leur, en rappelant que la transmission ne se limite pas à un seul modèle.
En nous, ces cinq filles sont comme les cinq sens de notre être qui perçoivent une injustice et refusent de s’y soumettre. Elles nous invitent à oser être entier-es, à prendre notre place dans le monde, en équilibre entre ce qui a été transmis et ce qui doit s’ouvrir, à ne pas subir, mais à parler, à demander, à ouvrir un chemin là où tout semblait fermé.
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