L’ennemi n’est pas seulement celui ou celle qui nous veut du mal. Il est ce qui nous résiste, ce qui nous confronte, ce qui éveille en nous la séparation.
Les ennemis sont souvent mentionnés dans les Psaumes, où ils apparaissent comme des forces menaçantes à fuir ou à combattre. Mais ces ennemis ne sont pas seulement extérieurs : ils peuvent être lus comme des images de nos propres conflits intérieurs, de ces voix en nous qui jugent, qui divisent, qui nous empêchent d’être en paix.
Jésus dit : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Luc 6,27). Non pour nier la réalité du conflit, mais pour ne pas s’y enfermer. L’ennemi extérieur est souvent le reflet de ce que nous refusons en nous-mêmes, ces parts blessées, rejetées, que nous voudrions éliminer au lieu de les reconnaître.
Nos véritables ennemis sont parfois nos propres pensées, nos peurs, nos jugements. Chaque fois que nous identifions un adversaire à abattre, nous renforçons la séparation et nous nous coupons de l’Unité. Tant que nous rejetons ces parts en nous, elles grandissent dans l’ombre et nous enferment dans un combat intérieur.
Aimer ses ennemis, ce n’est pas les approuver ni tout accepter passivement. C’est apprendre d’abord à aimer ce que nous n’aimons pas en nous-mêmes, à accueillir ces parts que nous combattons au lieu de les écouter. Lorsque nous cessons de nourrir la division et que nous reconnaissons l’ennemi comme un miroir de notre propre ombre, il devient un passage plutôt qu’un obstacle, une porte vers plus vaste au lieu d’un mur qui nous enferme.
« Retour au lexique