Pharisiens

Les Pharisiens sont, dans les Évangiles, des figures ambivalentes. Gardiens de la Loi, soucieux de fidélité à la tradition, ils incarnent une quête sincère de justesse spirituelle. Mais leur attachement aux règles peut devenir un piège : quand la forme prend le dessus sur le souffle, la fidélité devient rigidité, et la loi, enfermement.

Jésus ne les rejette pas en bloc, mais il les interpelle avec force : « Vous filtrez le moucheron et avalez le chameau ! » (Matthieu 23,24). Il ne critique pas leur pratique, mais leur tendance à s’attacher aux détails tout en oubliant l’essentiel : la justice, la miséricorde, la Présence vivante.

Mais les Pharisiens ne sont pas seulement des personnages du passé, ni des « autres » à juger. Ils sont aussi en nous, chaque fois que nous nous accrochons à une règle, à une habitude, à une croyance, sans laisser place au Souffle. Chaque fois que nous voulons maîtriser le chemin spirituel plutôt que nous laisser transformer par lui.

En nous, le Pharisien est cette part qui veut bien faire, mais qui se fige, qui cherche à contrôler au lieu d’accueillir, qui juge plutôt qu’elle ne s’ouvre. Il est aussi notre besoin de reconnaissance, notre attachement à une image de nous-même conforme aux attentes extérieures.

Pourtant, tout Pharisaïsme peut être traversé. Nicodème, un Pharisien, vient voir Jésus de nuit, en quête d’autre chose (Jean 3,1-21). Le problème n’est pas la loi, mais la fermeture. Là où il y a écoute, remise en question, ouverture au Souffle, le Pharisien en nous peut lui aussi renaître d’en haut.

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