Dans la Bible, l’Égypte (Mitsraïm en hébreu) n’est pas seulement un lieu géographique, mais un symbole puissant : celui de l’oppression, de l’exil intérieur, de l’enfermement dans des structures qui étouffent la vie.
C’est la terre où le peuple hébreu devient esclave, où la liberté est oubliée sous le poids des habitudes et des dominations extérieures. Mais c’est aussi le lieu d’une gestation : c’est en Égypte que Moïse naît, que l’appel à la libération prend forme, que l’Exode devient nécessaire.
L’Égypte est cette part en nous qui s’accroche à la sécurité d’un monde connu, même s’il nous oppresse. C’est l’état où l’égo règne comme un Pharaon, refusant de lâcher prise, maintenant l’être captif de ses peurs et de ses illusions.
Mais aucune Égypte n’est définitive. « J’ai vu la souffrance de mon peuple… Je l’ai entendu crier… » (Exode 3,7). L’appel à sortir est toujours là, prêt à être entendu. L’Exode n’est pas qu’un événement historique, c’est un mouvement intérieur, une traversée qui nous invite, à chaque instant, à quitter nos chaînes et à marcher vers l’Ouvert.
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