Le buisson est d’abord un élément ordinaire, un arbuste sans éclat particulier, enraciné dans le désert. Pourtant, dans la Bible, il devient le lieu d’une révélation : « Moïse vit que le buisson était en feu et qu’il ne se consumait pas. » (Exode 3,2).
Ce feu qui brûle sans détruire est le signe d’une Présence : l’Infini qui se manifeste dans l’ordinaire, dans ce qui semble insignifiant. Le buisson nous rappelle que l’Essentiel ne se dit pas dans l’extraordinaire, mais qu’il est déjà là, dans le cœur du quotidien, à condition de savoir regarder.
Moïse doit d’abord s’arrêter, se détourner de son chemin habituel : « Il dit : je vais faire un détour pour voir cette grande vision. » (Exode 3,3). C’est une invitation à quitter l’automatisme, à s’ouvrir à une perception nouvelle.
Le buisson est aussi une image de l’être humain traversé par la Présence. Un être fragile, mais qui peut devenir feu, lumière, sans être consumé. Il nous enseigne que l’Infini ne nous écrase pas, mais nous révèle à nous-mêmes, si nous acceptons de nous tenir dans ce feu qui éclaire sans détruire.
Là où nous cessons de fuir, où nous acceptons d’être pleinement là, le buisson ardent peut surgir en nous. Non comme un spectacle extérieur, mais comme une conscience nouvelle : nous sommes déjà embrasé-e-s par l’Essentiel, il suffit de s’arrêter pour le voir.
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