argent

L’argent n’est pas une richesse en soi, ni une valeur ultime, ni la mesure de notre dignité. Quand il devient un but ou une sécurité illusoire, il enferme et coupe de la vie. Mais il peut être vu comme un moyen, un outil au service de la relation, du partage et de la justice. Il n’a de sens que s’il circule, s’il soutient la vie en nous et autour de nous, s’il sert la solidarité, le soin de la Terre et de ses habitants, humains et non-humains.

Ainsi compris, l’argent devient un signe de reliance, rappelant que tout vient de la Source et tout retourne à elle. Ce que nous donnons ne nous appauvrit pas, cela nous relie. La dîme, dans cette lumière, n’est pas une taxe religieuse mais un geste de reconnaissance : remettre une part de ce que nous recevons pour maintenir la circulation du don et exprimer notre gratitude envers la Vie.

À l’intérieur de nous, différentes voix parlent de l’argent : certaines y voient sécurité, d’autres menace, liberté ou piège. Mais une voix plus profonde murmure : « Tu n’es pas défini·e par ce que tu possèdes. Laisse circuler. Ce que tu retiens s’appauvrit, ce que tu offres s’élargit. Donne et reçois comme une seule respiration. » Alors, l’argent devient une école d’équilibre et de reliance, un rappel que nous sommes déjà riches de l’Essentiel.

Comme le dit Yeshoua : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6,21). Et encore : « Vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi » (Luc 18,22). Car, ajoute-t-il, « Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’argent » (Luc 16,13). Ces paroles ne condamnent pas la possession, mais rappellent que seul ce qui circule et se partage ouvre le cœur à la vraie richesse.

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