La dîme est un geste de don régulier, une manière de remettre une part de ce que nous recevons — souvent un dixième — pour reconnaître que tout vient de plus loin que nous. C’est une pratique ancienne, présente dans de nombreuses traditions.
Ce n’est pas un impôt religieux ni une exigence morale imposée de l’extérieur. Ce n’est pas un prix à payer pour mériter la bénédiction ou acheter la faveur du Ciel. Quand elle devient obligation ou calcul, elle perd son sens profond et se vide de sa joie.
La dîme est avant tout un exercice spirituel : un apprentissage du lâcher-prise et de la gratitude. Donner une part de ce que l’on reçoit, c’est reconnaître que rien ne nous appartient vraiment, que tout vient de la Source et nous traverse pour être partagé. Ce geste simple maintient le flux du don vivant, empêche l’argent de devenir un maître et garde le cœur ouvert.
Cet exercice nous déplace intérieurement : il transforme la peur du manque en confiance, le calcul en offrande, la possession en circulation. Il ne s’agit pas de donner une quantité fixe, mais de cultiver un état d’esprit où l’on se souvient que l’abondance se goûte dans la relation et non dans l’accumulation.
Comme le dit le Deutéronome : « Tu donneras la dîme de tout le produit de ta semence chaque année, afin que tu apprennes à craindre le Seigneur ton Dieu » (Deutéronome 14,22-23). Cette crainte n’est pas peur, mais reconnaissance : un appel à vivre dans la confiance et la gratitude envers la Vie qui donne sans cesse.
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