La peur est une contraction, un mouvement de repli face à l’inconnu, à la perte de contrôle, à ce qui menace l’identité ou la sécurité. Elle est une réaction naturelle, mais elle devient un piège lorsqu’elle nous enferme, nous empêche de vivre pleinement, nous fait voir le monde à travers le prisme du danger plutôt que de l’ouverture.
Dans la Bible, l’appel le plus répété est : « N’aie pas peur. » Ce n’est pas une injonction à nier la peur, mais une invitation à ne pas s’y soumettre. La peur est là, mais elle n’est pas un mur infranchissable – elle est un seuil, un lieu où tout peut basculer : vers l’enfermement si nous nous y accrochons, vers la liberté si nous osons la traverser.
Jésus marche sur les eaux au milieu de la tempête et dit : « C’est moi, n’ayez pas peur. » (Jean 6,20). La peur survient lorsque nous nous croyons séparé-e-s, isolé-e-s face aux éléments. Mais si nous reconnaissons l’Infini au cœur même de la tempête, alors la peur se transforme : elle devient un passage, un appel à oser avancer malgré l’incertitude.
La peur n’est pas un ennemi, elle est une porte. Soit nous la fuyons et elle nous poursuit, soit nous la regardons en face et elle révèle son vrai visage : non un obstacle, mais un seuil vers une plus grande liberté.
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