relatif

Le relatif n’est pas l’opposé de l’absolu, mais son visage dans le temps. Ce n’est pas une illusion qu’il faudrait fuir pour atteindre une pureté spirituelle. Il est le lieu même où l’infini se laisse approcher : dans un regard, une rencontre, une fleur qui se fane, une joie qui passe.

Le relatif est tout ce qui change, tout ce qui dépend de tout. C’est le domaine des formes, des liens, des histoires, des saisons. Il est le lieu de la relation, du mouvement, de la fragilité. Sans lui, rien ne se manifesterait, car c’est dans la limitation que la lumière se rend visible.

Tomber amoureux du relatif, c’est aimer la vie dans sa forme et sa fragilité, sans chercher à la retenir ni à la purifier. C’est reconnaître que l’absolu se donne toujours à travers un visage, un instant, une matière, et que rien n’est trop petit pour le contenir. Ce n’est pas s’attacher à ce qui passe, mais consentir à ce qu’il nous révèle : l’unité qui s’incarne, la beauté du provisoire, la grâce de l’éphémère.

Les Écritures en témoignent quand le Verbe se fait chair (Jean 1,14) : l’infini épouse la limite, le divin s’offre dans la poussière du monde. Aimer le relatif, c’est laisser l’absolu aimer à travers nous, jusque dans ce qui change et se défait, jusqu’à ce que tout devienne transparence de la Présence.

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