La colère n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Elle est une énergie brute, un feu qui surgit lorsqu’une limite est franchie, lorsqu’un élan de vie est entravé. Elle peut être destructrice lorsqu’elle nous consume de l’intérieur, mais aussi juste lorsqu’elle éclaire une vérité et remet les choses à leur place.
Dans la Bible, la colère n’est pas absente de l’expérience divine : elle est parfois décrite comme un feu purificateur, non pour écraser, mais pour réveiller. Jésus lui-même se met en colère dans le Temple (Jean 2,15-16), non par haine, mais pour dénoncer ce qui trahit l’Essentiel.
La colère est cette part en nous qui refuse l’injustice, qui sent profondément qu’un déséquilibre est là. Mais elle devient enfermante lorsqu’elle se nourrit d’elle-même, lorsqu’elle ne se transforme pas en clarté. Si elle est laissée à l’égo, elle devient rancune, opposition stérile. Si elle est reconnue et traversée, elle devient un feu qui éclaire, une énergie qui remet en mouvement.
La colère n’est pas un ennemi à combattre, mais un feu à écouter. Elle est une force qui peut consumer ou éclairer, une flamme qui nous invite à discerner : brûler dans l’agitation, ou laisser ce feu devenir lumière.
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