Voir ne se limite pas à percevoir avec les yeux. Dans la Bible, voir, c’est reconnaître, entrer dans une compréhension plus profonde, un regard qui traverse les formes pour toucher l’Essentiel.
Lorsque Moïse s’arrête devant le buisson ardent, il ne fait pas que l’observer : « Je vais faire un détour pour voir… » (Exode 3,3). Ce détour est intérieur, il marque un changement de regard, une disponibilité à l’invisible dans l’ordinaire.
Jésus guérit de nombreux aveugles, mais l’enjeu est toujours plus qu’une guérison physique : il s’agit d’un éveil à une autre vision, un passage du regard extérieur au regard intérieur. « Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? » (Marc 8,18).
Nous voyons ce que nous sommes prêts à voir. Tant que le regard est pris dans les jugements, les peurs, les conditionnements, il reste limité aux apparences. Mais lorsque nous lâchons nos filtres, une autre lumière surgit.
Voir véritablement, c’est se laisser toucher, c’est reconnaître la Présence partout, même là où nous ne l’attendions pas. Là où nous cessons d’imposer une vision au monde et où nous nous laissons traverser par ce qui est, le regard s’ouvre, et l’Essentiel apparaît.
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