Se laisser embraser

Le feu intérieur qui nous habite

Nous portons en nous une aspiration profonde : vivre l’ardeur de l’amour, la joie, la paix. Il y a en nous un feu qui ne demande qu’à s’embraser, une lumière prête à jaillir. Ce feu, c’est celui de la Présence en nous, celui du « Je-suis » qui nous habite. Vivre la Pentecôte, c’est laisser ce feu nous traverser, nous éveiller, nous transformer. C’est devenir des êtres tout aimants, embrasés par une vie intérieure ardente.

Pentecôte : un récit de transformation

Le récit de la Pentecôte (voir ci-dessous) nous parle d’un vent puissant, de langues de feu qui viennent toucher chacun des disciples, les remplissant d’un Souffle nouveau. Ils en ressortent métamorphosés : quelques jours plus tôt, ils étaient encore dispersés et apeurés par la disparition de leur maître, et les voilà maintenant ivres de bonheur, libres et inspirés. Ce feu du Souffle les habite désormais, comme il habitait Jésus depuis son baptême au Jourdain.

S’ouvrir à la liberté intérieure

Ce récit nous invite, nous aussi, à nous laisser enflammer, à lâcher les amarres du raisonnable et à entrer dans l’ivresse de la liberté intérieure. À nous laisser déborder d’amour pour tout ce qui est en nous, pour tout ce qui nous constitue. Mais comment vivre cela ? Comment accueillir cette Présence brûlante en nous ?

Deux éléments essentiels du récit

Deux éléments du texte ont attiré mon attention :

  1. L’énumération des disciples : Ces disciples, ce sont les différentes parts de nous-mêmes. Chacune a son nom, son caractère, son rôle. Il y a en nous des parts que nous aimons et d’autres que nous rejetons. Des parts zélées et passionnées, et d’autres plus craintives ou résignées. Certaines veulent avancer, d’autres freinent. Certaines croient en la force de la volonté, d’autres savent qu’il suffit de lâcher prise et d’accueillir ce qui est déjà là. La Pentecôte nous invite à ne plus les juger ni les exclure, mais à les reconnaître, à leur donner une place, à les rassembler.
  2. Le lieu où tout se passe : « Ils étaient tous ensemble au même endroit. » Cet endroit, c’est la chambre haute, un lieu d’unification et de paix. En nous, c’est cet espace intérieur où toutes nos parts peuvent enfin se réunir, se réconcilier. C’est là, dans cette intériorité pacifiée, que le feu du Souffle peut se révéler.

Un baptême intérieur : la grande réconciliation

La Pentecôte, c’est donc un baptême intérieur, une grande réconciliation avec nous-mêmes. C’est ce jour où nous faisons la paix avec toutes nos parts, où nous les laissons se reconnaître et s’accueillir. Ce jour où elles commencent à parler une langue commune, celle de l’amour et de la compréhension. Ce jour où elles se sentent enfin écoutées et comprises.

Se laisser enflammer par l’amour

Se laisser enflammer, c’est accepter d’aimer tout ce qui est en nous, même ce que nous avons longtemps voulu cacher. C’est laisser le Souffle embraser nos résistances et faire de nous des êtres tout aimants, des ardents de vie intérieure.

Un Souffle qui nous accompagne

Et si nous n’avons pas tout retenu, ce n’est pas grave. Le Souffle nous enseignera ce que nous avons besoin de savoir, au moment où nous serons prêts à l’accueillir.

Nils Phildius, 20 mai 2024


Actes des apôtres, chapitre 1 et 2

[Après la mort et la résurrection du Christ, puis son ascension…]

13Les apôtres revinrent à Jérusalem et montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d’habitude. Il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques le fils d’Alphée, Simon le zélé et Jude le fils de Jacques. 14Tous ensemble ils se réunissaient régulièrement pour prier, avec quelques femmes, dont Marie la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. (…)

1 Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tou.te.s ensemble au même endroit. 2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. 3Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres ; il s’en posa sur chacun.e d’eux.elles. 4Ils.elles furent tous rempli.e.s de Souffle saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que le Souffle leur donnait d’énoncer.

5À Jérusalem vivaient des Juifs qui honoraient Dieu, venus de tous les pays du monde. 6Quand ce bruit se fit entendre, ils s’assemblèrent en foule. Ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. (…) 12Ils étaient tous remplis de stupeur et ne savaient plus que penser ; ils se demandaient les uns aux autres : « Qu’est-ce que cela signifie ? » 13Mais d’autres se moquaient en disant : « Ils sont complètement ivres ! »