« Etincelles » proposées lors des heur’étincelles (mars-avril 2021)

écrites par François Cassingena Trévedy, moine bénédictin (en savoir plus), et reprises par Manuel Coley lors des Heur’étincelles de mars à avril 2021

Heur’étincelle du 1er mars 2021

« Le plus sûr moyen d’être contemporain, c’est de fréquenter l’intemporel. » (Vol II p 367)
– est extrait d’une plus longue étincelle : « Note de voyage. Un juif, dans un compartiment de train panoramique, absorbé dans la lecture de la Torah. Vision de paix. Le plus sûr moyen d’être contemporain, c’est de fréquenter l’intemporel, de le caresser du regard et de la main, d’être au pied de la Lettre comme au pied d’un mur admirable autant qu’indestructible. Le plus sûr moyen d’être pertinent, c’est d’être paradoxal, c’est à dire d’être congénère du paradoxe même, de celui qui est à la fois l’Eternel et le Trans-historique ».

« Celui qui s’enfonce dans la prière « perd » son temps ; il perd le temps de vue ; il perd pied dans le temps. Il s’aperçoit qu’il n’y a entre le temps et l’éternité qu’une différence de profondeur. » – n’est pas une étincelle mais un extrait de « Pour toi quand tu pries ». p 30. éditions Abbaye de Bellefontaine

« Aérer d’oraison l’horaire de la vie : l’oraison consiste à laisser l’Éternel respirer dans le Temps pour que le Temps respire. » (Vol I p68)


Heur’étincelle du 15 mars 2021

« Nous sommes à nous-même l’obstacle le plus considérable. Le seul peut-être. Comme nous verrions loin si nous nous perdions de vue. » (Vol II p347)

« Ce sur quoi débouche la prière pure, ce n’est point la sensation de soi, mais la sensation de l’océan, dans l’insouci absolu de soi. » (Vol II p 37)

« Rayer partout et toujours la mention inutile de soi-même. » (Vol II p 302)

Heur’étincelle du 29 mars 2021

« Ce n’est point de nous élever au dessus d’autrui qu’il est question, mais de nous relever constamment de nous-même. » (Vol II p 176)

« Autant la consolation est la grâce d’autrui, autant la cicatrisation est fille de la solitude. » (Vol III p 535)

« Les larmes n’offrent pas seulement à la lumière leur transparence momentanée : elles sont elles-mêmes un certain état, un autre état de la lumière. Elles sont la condensation de la lumière, d’une certaine espèce de lumière en nous. Car la lumière – une certaine espèce de lumière – précipite naturellement : conservant ses consonnes, elle perle en une seule syllabe : la lumière a les mêmes consonnes que les larmes. » (Vol IV p 76)

« Dieu à l’oreille absolue, il entend les larmes. » (Vol I p 71)

Heur’étincelle du 12 avril 2021

« C’est un exercice des plus profitables et des plus édifiants pour l’homme que de savoir à la fois habiter petitement un espace infini et habiter infiniment un espace minuscule. Car l’infini est un aliment indispensable à l’homme, que celui-ci le tire du dehors ou qu’il le tire de lui-même. » (Vol II p 137)

« La seule limite qui gêne et grève considérablement l’existence de l’homme n’est pas celle que lui assignent ses infirmités et sa finitude naturelle, mais celle que lui imposent ses propres peurs, celle qu’il s’impose sans cesse à lui-même avec ses peurs de toutes sortes : peur de parler, peur d’agir, peur de perdre, peur de se perdre, peur de mourir, peur d’autrui, peur de cet autre suprême qu’est l’infini. La peur des limites – la limite fût-elle l’infini lui- même appréhendé comme une menace – est en somme un mal bien pire que les limites elles- mêmes. Une fois dépassée, une fois trépassée la peur, tout, absolument tout devient pourtant possible. Au delà de la peur commence le paradis. » (Vol IV p 246)

« Oraison – Intrusion de la lumière, visite d’un rayon. Ne pas bouger, ne rien loger en soi d’encombrant, de peur de l’apeurer. » (Vol I p 76)

« Ce n’est pas seulement que le Pain soit adorable, mais l’adoration même se révèle être le pain quotidien de l’homme: rien ne rassasie autant, en effet, que de s’abimer en adoration. » (Vol IV p 206)

« Donne-nous aujourd’hui notre pain (Mt 6, 11). Au vrai, notre Pain, c’est Aujourd’hui même. Car il n’est rien de si bon à manger que le Présent. » (Vol I p 122)

Heur’étincelle du 26 avril 2021

« La pensée, la prière et la présence sont les trois degrés d’un même exercice et d’une même vie intérieure, car il y a des pensées si profondes qu’elles mettent en prière, comme il y a des prières si profondes, à leur tour, qu’elles mettent en présence. » (Vol III p 87)

« La seule preuve que nous puissions nous fournir les uns aux autres de la Présence, c’est d’être présents les uns aux autres. » (Vol I p 57)

« Temps passé en présence de Dieu : temps passé en présent de Dieu, Temps résumé en Présent de Dieu. » (Vol I p 125)

« Tais-toi profondément et tu prendras naissance là où Dieu prend la sienne. » (Vol I p 143)


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