Nous traversons une époque où tout semble bouger sans cesse, où les repères vacillent, où l’incertitude s’infiltre dans nos quotidiens. Il est facile de se laisser emporter par le bruit du monde, par l’agitation extérieure et intérieure. Facile aussi de perdre ce fil précieux qui nous relie à la joie, à la confiance, à la présence.
Comment rester ancré-e dans l’incertitude ?
Comment rester ancré-e, sans fuir le tumulte, mais en trouvant en nous un espace stable, vivant, qui ne vacille pas ? Comment cultiver un regard qui reconnaît la lumière, même dans ce qui semble chaotique ? Comment choisir l’émerveillement plutôt que l’inquiétude ?
Nous avons tous connu ces moments où l’esprit s’emballe, où l’anxiété prend le dessus, où tout semble trop grand, trop complexe, trop incertain. Et pourtant, même au cœur du chaos, quelque chose demeure. Une présence discrète, une joie fragile mais vivante. Elle ne dépend pas des circonstances. Elle est là, sous la surface, attendant d’être reconnue.
Choisir ce que nous laissons entrer en nous
Ce que nous laissons entrer en nous façonne notre regard et notre manière d’être au monde. Tout ce que nous écoutons, lisons, observons nourrit ou alourdit notre intériorité. Il ne s’agit pas d’ignorer les réalités difficiles, mais d’apprendre à ne pas s’y noyer. De choisir où poser notre attention, pour ne pas perdre le fil de la merveille.
L’émerveillement n’est pas un luxe, ni un déni de la réalité. C’est un choix de regard, une manière d’habiter le monde. Christiane Singer disait : « Notre devoir le plus impérieux est peut-être de ne jamais lâcher le fil de la Merveille. Grâce à lui, je sortirai du plus sombre des labyrinthes. »
Apprendre à voir autrement
Nous avons tous en nous une capacité à voir autrement. À reconnaître, même dans le plus ordinaire, une lumière discrète mais persistante. À sentir cette joie qui ne dépend pas des circonstances, mais de notre manière d’être présent-e.
Cultiver l’émerveillement au quotidien
Cultiver cet émerveillement, c’est :
- Être attentif-ve à ce que nous laissons entrer en nous. Ne pas se laisser envahir par un flot d’informations qui nous prive de notre paix intérieure.
- Prendre un temps, chaque jour, pour écouter ce qui vit en nous, au-delà du bruit du monde.
- Regarder ce qui est déjà là, avec des yeux neufs. Apprendre à voir la beauté dans la simplicité, la profondeur dans le quotidien.
- Faire confiance au processus. La joie, la paix ne s’imposent pas. Elles grandissent doucement, comme une présence discrète qui demande reconnaissance et soin.
Ne jamais lâcher le fil de la merveille
Même après les tempêtes, même en plein cœur de l’incertitude, nous avons le choix de poser un regard différent. De nous ancrer dans quelque chose de plus vaste, de plus stable. De ne jamais lâcher le fil de la merveille.
Nils Phildius, 3 février 2025