Durant ce mois de novembre, on parle beaucoup de la mort, de ceux qui nous ont quittés, mais aujourd’hui, j’aimerais qu’on fasse un pas de côté et qu’on explore ensemble ce que signifie accomplir sa vie.
Nous avons toutes et tous ce désir : réaliser pleinement notre existence, cheminer vers la plénitude, trouver le sens de notre passage sur cette terre. Mais qu’est-ce que cela veut dire, concrètement ? Comment savons-nous si nous sommes sur ce chemin ?
L’accomplissement selon le monde
On nous propose souvent des réponses toutes faites : réussir sa vie, c’est être en couple, avoir un bon travail, une maison, des enfants, des amis fidèles, une bonne santé, voyager, profiter… Et pourtant, même en ayant tout cela, il arrive que quelque chose nous manque encore.

Et si nous n’avons pas accès à tout cela ? Si la vie nous confronte à des épreuves, des pertes, des limites infranchissables ? Est-ce que cela signifie que nous passons à côté de notre accomplissement ?
La société nous pousse à chercher notre accomplissement dans des critères extérieurs : une carrière réussie, une notoriété, un bien-être à travers le sport, la méditation, le développement personnel. Il faudrait même « réussir » nos deuils, notre vieillesse, notre spiritualité… C’est épuisant !
Et si l’accomplissement était ailleurs ?
Quand une personne meurt, on dit parfois d’elle qu’elle a accompli sa vie. Elle a laissé une empreinte, aimé et été aimée, trouvé la paix intérieure. Mais que dire de celles et ceux qui ne semblent pas avoir eu ce parcours ?
Beaucoup ressentent un sentiment d’inaccompli, de regrets, de vide… Comme si leur vie était passée à côté. Or, il y a une bonne nouvelle ! Une vraie.
Jésus dit : « Le temps est accompli, et le règne de l’Essentiel est tout proche ! Faites retour et accueillez cette bonne nouvelle ! »
Autrement dit : le temps de la course à l’accomplissement est terminé. Il ne s’agit plus de réussir quelque chose dans le temps, mais d’accueillir une autre dimension, celle de l’éternité.
Rien à accomplir, tout à être
Nous n’avons rien à accomplir pour être pleinement vivant-e-s. Nous n’avons pas à prouver notre valeur à travers des réussites extérieures. L’accomplissement n’est pas une finalité à atteindre. Il est déjà là, dans chaque instant où nous sommes pleinement présents à la vie.
Quand nous cessons de nous projeter vers un accomplissement futur, nous pouvons découvrir l’éternel en nous, l’immensité de l’instant. Il ne s’agit pas de ne plus rien faire, mais de ne plus chercher à être autre chose que ce que nous sommes déjà.
Se transformer, guérir, aimer, avancer sont de magnifiques chemins, mais ils ne sont pas des obligations. Ils sont les expressions naturelles d’un être qui se sait déjà accompli, dans l’instant, dans la vie qui coule ici et maintenant.
Et peut-être que l’accomplissement est justement dans cet inaccompli, dans ce qui reste à éclore, dans cette ouverture infinie vers ce qui est à venir…
Nils Phildius, 4 novembre 2024