Qu’est-ce que « plonger » ?
Plonger, c’est accepter de descendre dans les profondeurs de notre être, là où nous n’avons peut-être jamais osé aller. Nous vivons souvent à la surface, pris dans un flot de pensées, d’attentes, de jugements ou de peurs. Cela forme une couche qui nous empêche de voir clairement, d’entendre ce qui est essentiel et de ressentir pleinement la vie.
Mais plonger, c’est oser lâcher tout cela. C’est entrer dans une eau pure qui lave doucement ce qui n’a plus lieu d’être. Imaginez-vous au bord d’un lac ou d’une rivière, l’eau fraîche et limpide qui emporte ce qui nous alourdit : pensées répétitives, blessures anciennes, croyances limitantes. Ce n’est pas une fuite, mais une renaissance. Un retour à la clarté, à la légèreté, à cette capacité d’écouter ce que notre cœur murmure doucement.
De quoi ai-je besoin d’être lavé·e ? Une blessure encore vive, une relation qui m’épuise, une peur qui m’empêche d’avancer ? Quelle croyance puis-je déposer dans l’eau pour retrouver ma liberté ? Peut-être l’idée que je dois toujours être fort·e, que je ne mérite pas pleinement la vie, ou encore la peur d’aimer et d’être aimé·e.
Plonger, c’est se reconnecter à ce silence intérieur, cet espace où nous pouvons entendre ce que nous avons trop longtemps oublié : la Vie nous appelle, la Vie nous soutient, la Vie nous aime.
Une parole qui nous rejoint
Dans un récit du baptême (signifiant « plongeon ») de Jésus, l’eau joue un rôle fondamental. Ce n’est pas seulement une eau qui purifie le corps, mais une eau qui lave tout ce qui nous encombre intérieurement, tout ce qui nous sépare de nous-mêmes, des autres et de l’Amour.
Et dans ce plongeon, il y a une parole. Une voix qui résonne :
« Tu es mon enfant bien-aimé·e. »
Cette parole ne concerne pas une seule personne dans un passé lointain. Elle nous est adressée, ici et maintenant. Elle nous rappelle que nous sommes déjà aimés, déjà portés, déjà libres.
L’eau qui lave, l’eau qui révèle
L’eau nous invite à laisser tomber ce qui nous enferme. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas séparés, ni de la Source, ni des autres, ni de nous-mêmes. Elle nous lave de ce qui nous limite :
- L’illusion de la séparation : cette impression d’être seul·e, isolé·e, alors que nous faisons partie d’un tout vivant.
- Les conditionnements mentaux : toutes ces croyances héritées qui nous empêchent de vivre pleinement.
- Les blessures émotionnelles : ces traces du passé qui influencent encore nos choix et nos relations.
- L’ego et ses peurs : le besoin de contrôle, de prouver, d’être parfait·e.
- La peur de l’Amour : cette hésitation à nous ouvrir, à nous laisser toucher, à nous laisser aimer.
Plonger, c’est accepter d’être lavé·e de tout cela, non pour disparaître, mais pour apparaître plus vrai·e, plus libre.
Une invitation à plonger
Alors, et si nous osions plonger ?
Non pas comme un abandon, mais comme une libération. Non pas pour fuir, mais pour retrouver ce qui est essentiel. L’eau nous accueille, l’eau nous soutient. Elle nous murmure que nous sommes déjà et toujours aimés.
Lâcher prise et plonger dans la Vie.
C’est l’invitation qui nous est faite. Avec confiance, avec simplicité. Se laisser porter par ce qui est plus vaste. Et entendre, dans le silence, cette voix qui résonne encore :
« Tu es mon enfant bien-aimé·e. En toi, j’ai mis toute ma joie. »
Nils Phildius, janvier 2025